Et puisqu’il s’agit d’une bataille électorale, nous voulons nous adresser particulièrement aux abstentionnistes, et insistons pour que vous lisiez consciencieusement (au sens littéral du terme) ces lignes.
Lettre aux abstentionnistes
Nous savons que vous voyez d’un mauvais œil l’émergence d’un nouveau mouvement, d’un nouveau parti, entrant de fait dans l’arène politique et qui, potentiellement, alimentera encore et encore par ses prises de positions les joutes mortifères qui séparent, éloignent les citoyens les uns des autres.
Nous avons conscience qu’une large part de la population est devenue allergique à la pantomime de démocratie que sont les élections. Au lieu de libérer les expressions populaires, elles font en fait office de verrou de ces expressions, un bâillon apposé pendant toute la durée d’un mandat, à peine soulevé lors de « pantomimes » intermédiaires, elles-mêmes sous la pression hégémonique des médias et autres outils de propagande à la solde des « grands candidats ». Nous savons tout cela… Tout le monde le sait.
Ces pantomimes sont effectivement indignes et font affront aux personnes conscientes et responsables vis-à-vis de leur citoyenneté.
Nous respectons le refus de certains d’y participer et savons que leur abstention est une abstention militante. Mais hélas jamais leur abstention n’est consacrée comme telle.
Par la perversion de ceux-là mêmes qui ont intérêt à ce que rien ne change, elle s’agrège aux abstentions d’une population qui correspond à l’exact contraire des abstentionnistes militants. Ainsi une confusion est organisée autour de la non reconnaissance du vote blanc, et conduit à mettre dans le « même panier » les abstentionnistes militants avec les inconscients du système, les paresseux de la citoyenneté ou les individualistes chevronnés.
Et au bout du compte toutes les abstentions, sans distinction aucune, sont reléguées hypocritement en une seule catégorie : un vote réputé démissionnaire.
Alors, nous en appelons aux abstentionnistes pour lesquels la vie citoyenne reste un tant soit peu un sujet digne d’intérêt. A contrario de la plupart des formations politiques, nous comptons parmi nos objectifs principaux, la restauration de l’expression citoyenne et son efficience optimale à partir du projet de gouvernance décliné dans le programme qui suit, et bien évidemment à travers la prolongation de notre succès par la mise en œuvre d’une Constituante visant à inscrire dans la Constitution toutes les dispositions favorisant l’expression plus fluide des citoyens.
Ainsi, de par la position centrale de cette disposition dans notre programme, l’appel que nous vous adressons doit être considéré au point de rouvrir en votre conscience l’option respectable que vous avez privilégiée jusque-là et peut-être de la remettre en cause pour la circonstance.
C’est une doléance, pour ainsi dire une prière, tant notre engagement pour la liberté d’expression et des valeurs citoyennes rejoint, à n’en pas douter, le vôtre.
Enfin, s’il fallait le préciser, votre soutien, tant vous pouvez faire nombre, assurerait l’avènement de ces idées qui vous importent.
Cet appel est sincère et même s’il s’agit d’une association de circonstances, nous pensons que la cause en vaut, cette fois-ci, la chandelle.
Ainsi nous pensons à tous les citoyens convaincus de la nécessité de redresser le pays, convaincus que quelque chose ne va plus au « royaume de France », sensibles aux dérives multiples que subit notre pays, ou, à minima, conscients que la population n’est plus maîtresse de son destin et que les lois, les règlements qui l’administrent n’ont plus rien de démocratique ou d’égalitaire.
Et à la fin, les vagues deviennent tsunami.